TRAORÉ Abdou

Description

Résumé :

Au Sénégal, la culture cotonnière est pluviale et est pratiquée dans le tiers sud. Souvent, de nombreuses poches sécheresse se traduisant par des pertes de rendement en coton graine sont observées. Ainsi, ce travail a été conduit et avait pour objectif de : (i) caractériser la pluviométrie en zone cotonnière sénégalaise ; (ii) rechercher des variétés actuelles adaptées dans ces conditions et (iii) proposer un ou des idéotypes pour le long terme. Des indicateurs de caractérisation de la pluviométrie ont été calculés à partir des données collectées pour quatorze postes pluviométriques situés dans le bassin cotonnier. Ces données ont été comparées à celles calculées à partir des estimations du produit TAMSAT. Ensuite, les cartes des indicateurs ont été réalisées et comparées à celle du découpage pluviométrique de la SODEFITEX. En outre, des essais variétaux ont été menés dans les sites de Koussanar (zone sèche), Vélingara (zone intermédiaire) et Kédougou (zone humide) avec huit cultivars (ALLEN 51-106, BUJA, CS 50, IRMA L484, IRMA Q302, SIOKRA L23, Stam 129A, et TAMCOT CAMD-S-75-C) et pendant trois campagnes agricoles de 2018 à 2020 afin de collecter des données permettant d’analyser le rendement en coton graine et utiliser les trois meilleures variétés pour la calibration et l’évaluation du modèle de culture DSSAT CSM-CROPGRO-Cotton. A cela s’ajoutent des analyses effectuées et les données climatiques pour les deux RCP (RCP 4.5 et RCP 8.5) et les deux années cibles (2050 et 2080) obtenues avec l’utilisation de dix-sept modèles climatiques. Les résultats montrent une variabilité interannuelle de la pluviométrie avec des informations fiables pour les dates de début (du 1er juin au 1er juillet) et de fin (du 1er au 15 octobre), la durée de l’hivernage (entre 100 et 120 jours), le cumul pluviométrique (entre 600 et 1 200 mm) et le nombre de jours pluvieux (entre 40 et 60 jours). En revanche, les informations sur les poches de sécheresse ne sont pas fiables. Actuellement, aucun cultivar n'a donné les meilleurs rendements en coton graine aussi bien pour le semis précoce (1 588 kg ha-1) que pour le semis tardif (839 kg ha-1). En semis précoce, le cultivar CS 50 a donné le meilleur rendement en coton graine (1 588 kg ha-1) et en semis tardif, c’est le cultivar IRMA Q302 (839 kg ha-1). Dans les conditions futures prédites, le cultivar Stam 129A donnerait les meilleurs rendements en coton graine (1 500 kg ha-1) et le cultivar IRMA Q302 les rendements les plus faibles (1 200 kg ha-1). De plus, partout dans la zone cotonnière, les semis précoces donneront toujours les meilleurs rendements en coton graine (1 500 kg ha-1) au détriment des semis tardifs (1 000 kg ha-1). De ce fait, pour obtenir des rendements meilleurs dans les quinze secteurs agricoles du bassin cotonnier sénégalais, un idéotype a été conçu. Il est caractérisé par une durée entre l’émergence et la floraison de 49 jours et une durée entre la floraison et l'ouverture des capsules de 22 jours. Aussi, avec cet idéotype, la fenêtre de semis permettant d’obtenir des revenus de plus de 150 000 FCFA par hectare s’est élargi de 3 à 20 jours selon les secteurs. La thèse a permis de confirmer la pertinence du découpage du bassin cotonnier sénégalais en 3 zones (sèche, intermédiaire et humide) et concevoir un idéotype. Ces résultats peuvent être pris en compte dans le programme d’amélioration variétal du cotonnier pour une meilleure définition des cahiers des charges des variétés adaptées.

Mots-clés : Coton, pluviométrie, cultivar, idéotypes, rendement, Sénégal.